Victoire d’étape pour Mr. Hardeman Contre Monsanto

  20 mars 2019

Le 19 mars 2019, après cinq jours de délibérations, un jury de 6 personnes a répondu OUI à l’unanimité à la question : M. Hardeman a-t-il prouvé par une prépondérance de preuve que son exposition au Roundup a été un facteur déterminant dans la survenue de son lymphome non hodgkinien ? Hardeman Contre Monsanto est le deuxième procès aux Etats-Unis d’une victime, atteinte de lymphome non hodgkinien suite à son utilisation du Roundup, et c’est la 2ème fois qu’un jury unanime considère que le Roundup est responsable de la survenue de ce lymphome, après le verdict dans l’affaire Dewayne Johnson Contre Monsanto.

Cela représente un espoir considérable pour les milliers de victimes en procès contre Monsanto aux Etats-Unis (plus de 11.000). Un 3ème procès, Pilliod Contre Monsanto, doit débuter dans un autre tribunal californien le 28 mars. Au lendemain de ce verdict, la valeur des actions de Bayer, qui a racheté Monsanto l’année dernière, a chuté de 10%. C’est également une bonne nouvelle pour le CRIIGEN, dont la demande d’interdiction du Roundup 360 pro avait été accordée par le tribunal administratif de Lyon le 15 janvier 2019 (CRIIGEN Contre ANSES), mais dont l’ANSES a fait appel au 15 mars dernier. Tout cela alors que démarre la semaine pour les alternatives aux pesticides.

Mais l’affaire Hardeman contre Monsanto n’est pas terminée. En effet, à la demande de Monsanto, le juge Vince Chhabria a accepté de bifurquer le procès, c’est-à-dire de le tenir en deux phases. Le jury devait d’abord répondre à la question de la causalité (est-ce que l’on peut affirmer que l’utilisation du Roundup a été un facteur déterminant dans la survenue du lymphome non hodgkinien de Mr. Hardeman ?), et seulement en cas d’unanimité sur cette question, le tribunal pouvait examiner dans une deuxième phase si Monsanto a délibérément trompé le public et les agences de règlementation sur la dangerosité de son produit.

Cette deuxième phase, qui devrait être beaucoup plus sévère pour la multinationale de l’agrochimie car elle permettra la présentation aux jurés des « Monsanto papers » qui montrent les manœuvres insensées de la compagnie pour assurer la commercialisation de ce qui est devenu l’herbicide le plus vendu au monde, commence le 20 mars, devant le même jury. C’est durant cette phase que seront évalués la responsabilité de Monsanto et les dommages et intérêts dus à Mr. Hardeman. Justice Pesticides suivra cette deuxième phase avec attention et envoie tous ses encouragements à Mr. Hardeman et à ses brillantes avocates Aimee Wagstaff et Jennifer Moore.