Collectif des maires Anti-Pesticides c. Ministre de la Transition écologique

463247
15 avril 2022
Jugement définitif
France, Paris

Collectivités locales
Non renseigné
Ministre de l'environnement
Non renseigné

Administratif
Tous
Annuler la décision implicite de refus de la Ministre de la transition écologique quant à leur demande d'adoption d’une nouvelle réglementation sur les résidus de pesticides dans l’air et l’établissements de valeurs limite de concentration des rejets.
Conseil d’Etat de Paris, France

13 octobre 2023
Négatif
Rejet de la demande.

Le 13 octobre 2023, le Conseil d’Etat rejette la requête du Collectif des maires antipesticide d’annuler la décision implicite de rejet par la Ministre de la transition écologique d’une demande tendant à l’édiction d’une réglementation de protection de la population contre la pollution de l’air par les pesticides.

Le 20 décembre 2021, le Collectif des maires anti pesticides, une association d’élus locaux (maires, adjoints, conseillers), d'anciens élus, des élus de la République et des instances communautaires, tous engagés pour préserver la santé des citoyens au sein des communes et territoires, a adressé à la Ministre de la transition écologique une demande de création d’une nouvelle réglementation visant spécifiquement les rejets de pesticides dans l’air, requérant notamment l’élaboration de valeurs limites de concentration de rejets de produits pesticides dans l’air. Cette demande étant restée sans réponse, le Collectif des maires anti-pesticides a saisi le Conseil d’Etat d’un recours en excès de pouvoir.

Aux motifs de sa décision de rejet, le Conseil d’Etat relève que les sources scientifiques sur lesquelles le Collectif se fonde ne traite pas uniquement des risques des résidus de pesticides dans l’air, mais également de la pollution des eaux et des sols liés à l'utilisation de produits phytosanitaires, et, plus généralement, des risques associés à la pollution de l’air par d’autres substances comme le dioxyde d’azote. Pour le Conseil d’Etat, d’une part, “[c]es éléments concernent des risques pour la santé humaine différents de ceux allégués par les requérants” et, d’autre part, il existe déjà une réglementation en vigueur en matière de pollution des eaux et des sols par les produits pesticides.

Dès lors, selon le Conseil d'Etat, “[l]es requérants ne justifient [...] pas de l'existence d'une carence illégale de l'Etat à prendre des mesures utiles pour réglementer et protéger la population contre la pollution de l'air par les pesticides”.