< Retour aux actualités Reportage de Arte : “Pesticides : l’hypocrisie européenne”. A voir jusqu’au 3 août 20 juillet 2022 Le reportage diffusé par la chaîne de télévision Arte « Pesticides : l’hypocrisie européenne » dénonce les incohérences de la politique européenne en matière de pesticides dangereux, avec, entre autres, la contribution de Larissa Bombardi, géographe brésilienne à l’Université de São Paulo et administratrice de Justice Pesticides. Si l’Union européenne (UE) a interdit sur son territoire l’utilisation d’un bon nombre de pesticides particulièrement toxiques, elle n’a en revanche pas voulu entraver les ambitions des géants de l’agrochimie, qui continuent de produire ces pesticides interdits d’utilisation en Europe et de les exporter massivement. En 2018, l’UE a exporté plus de 80.000 tonnes de pesticides pourtant interdits sur son sol, et 90% de ces produits viennent d’usines installées sur le vieux continent : Royaume-Uni, Italie, Pays-Bas, Allemagne, France, Belgique ou Espagne. Les firmes agrochimiques européennes (Bayer, BASF, Syngenta…) réalisent ainsi la moitié de leur chiffre d’affaires. La production européenne et les exportations de pesticides reconnus comme dangereux permettent en particulier à l’agriculture brésilienne leur utilisation excessive, mettant en péril l’environnement, la vie des agriculteurs et des consommateurs, ainsi que celle de ceux qui tentent de dénoncer ce scandale. Les consommateurs européens ne sont pas non plus à l’abri des dangers provoqués, puisque ces produits contaminés se retrouvent dans leurs assiettes après avoir été importés comme produits agricoles ou alimentaires. Depuis l’arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro, le Brésil enregistre un nombre record de nouveaux pesticides. Avec 3.669 pesticides autorisés, le pays s’affirme comme un eldorado pour les multinationales de l’agrochimie. En plus des autorisations accordées à de nombreux pesticides dangereux, les risques pour l’environnement et la population brésilienne sont aggravés du fait du manque de respect et de contrôle de l’application de la législation brésilienne au sujet des conditions d’épandage des produits. Ainsi, des résidus d’un grand nombre de ces pesticides se retrouvent dans l’environnement, jusque dans l’eau que boivent les Brésiliens. Selon Larissa Bombardi, en plus de la nécessité d’interdire ces pesticides, il est impératif d’empêcher la vente des stocks de produits déjà constitués. L’Europe, qui affiche une position protectrice de l’environnement, fait donc preuve de la plus grande hypocrisie et ferme les yeux sur ces exportations qui rapportent gros. Elle cultive une stratégie de doubles standards insoutenable, qui pose de sérieuses questions éthiques et déontologiques. Le reportage peut être visionné ici jusqu’au 3 août 2022.