Herrera Rios et al. Contre Dow Chemical et al. Référence : RG 19/04112 / N° Portalis 352J-W-B7D-CPRJ6 Date du dépôt : 26 décembre 2018 Statut : Jugement définitif Lieu de la juridiction : France, Paris Types de plaignants : Travailleurs agricoles/ruraux, Particuliers Noms des plaignants : 1248 ouvriers agricoles nicaraguayens Défendeurs : Dow Chemical, Shell Oil Company, Occidental Chemical (Oxy) Avocat.es en faveur de la justice sanitaire et environnementale : Tony Lopez, Stuart Smith, Robert McKee, Pierre-Olivier Sur, Clara Gérard-Rodriguez Nature de l'affaire : Civil Particularités : Exequatur Type(s), Produit(s), Substance(s) active(s) : DBCP, Nemagon, Fumazone Demandes : Rendre exécutoire en France une décision de la Cour Suprême du Nicaragua en faveur de travailleurs agricoles exposés au DBCP. Nom de la juridiction : Tribunal judiciaire de Paris, France Degré de juridiction : Date de la décision : 11 mai 2022 Sens de la décision : Négatif Dispositif de la décision : Déclare irrecevables pour défaut de droit à agir une grande partie des plaignants ; Déboute les autres de leurs prétentions ; Déclare inopposables sur le territoire français le jugement rendu par le Deuxième Tribunal Civil de Chinandega (République du Nicaragua) le 1 décembre 2006, ainsi que l’arrêt confirmatif de la cour d’appel de León er du 5 août 2010 et les arrêts rendus par la Cour Suprême de justice du Nicaragua les 18 août 2011, 21 juin 2012 et 19 novembre 2013. Fondements juridiques : Non renseigné Décision juridique : Lien vers la décision Résumé de l'affaire : Par un jugement du 11 mai 2022, le Tribunal judiciaire de Paris a rejeté la demande d’exequatur de 1248 travailleurs nicaraguayens, victimes du nématicide dibromo-chloropropane (DBCP), pour contraindre les trois sociétés, Shell, Dow Chemical et Occidental Chemical (devenue Oxy), à respecter les décisions prononcées par la Cour suprême du Nicaragua, qui les condamnaient solidairement à l’indemnisation des dommages corporels subis par les demandeurs. Les sociétés ayant retiré leurs actifs, les victimes ont fait assigner les sociétés devant le Tribunal judiciaire de Paris, le 26 décembre 2018. Pour accorder l’exequatur hors de toute convention internationale, le Tribunal devait s’assurer que 3 conditions étaient remplies, conformément à l’arrêt rendu par la Cour de cassation le 20 février 2007 dans l’affaire Cornelissen : (1) la compétence indirecte du juge étranger, fondée sur le rattachement du litige au juge saisi, (2) la conformité à l’ordre public international de fond et de procédure et (3) l’absence de fraude à la loi. En l’espèce, la compétence du juge nicaraguayen fait défaut. En vertu de l'article 7 de loi spéciale n°364 relative au déroulement des procédures introduites par les personnes victimes de l’utilisation de pesticides fabriqués à base de DBPC (adoptée 5 octobre 2020), le Tribunal énonce que “les sociétés défenderesses avaient le choix de poursuivre la procédure au Nicaragua en versant le dépôt de garantie prévu à l’article 4 de la Loi Spéciale n°364 ou d’exercer leur droit d’opt out en se soumettant inconditionnellement à la compétence des tribunaux américains". Or, les sociétés n'ayant pas versé le dépôt de garantie prévu, elles ne pouvaient être jugées par le juge nicaraguayen. Les avocats des victimes envisagent de faire appel de la décision. Références scientifiques : Aucune référence scientifique n'est enregistrée pour cette affaire. Liens annexes : Article de presse, Le Monde (24 janvier 2022) Article de presse, Reporterre (29 janvier 2022) Pesticides : des Nicaraguayens se tournent vers la France pour faire appliquer un jugement