< Retour aux actualités Quelle prise en compte de l’agriculture lors de la COP28 ? 5 décembre 2023 Dubaï, 3 décembre 2023 – Du 30 novembre au 13 Décembre à Dubaï, s’est tenue la vingt-huitième édition de la Conférence des Parties (COP 28) à la Convention-cadre des Nations Unis sur les changements climatiques (CCNUCC). A cette occasion, plus de 130 Etats ont signé une Déclaration des Émirats arabes unis sur l’agriculture durable, les systèmes alimentaires résilients et l’action climatique. Tout d’abord, en tête de la Déclaration, les engagements en matière environnementales et climatiques des Etats signataires sont réaffirmés. Parmi ces engagements, est mentionné le Cadre Mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, adopté par la Conférence des parties à la Convention sur la diversité Biologique en 2022, en vertu duquel, les Etats s’engagent à réduire « […] de moitié au moins le risque global lié aux pesticides et aux produits chimiques hautement dangereux”. Egalement, par cette déclaration, les Etats s’engagent à intégrer l’agriculture et les systèmes alimentaires dans leurs contributions nationalement déterminées (NDCs). Établies par l’Accord de Paris conclu en 2015, les NDCs sont des “engagements climatiques nationaux […] qui décrivent les mesures qu’ils vont prendre pour contribuer à l’objectif mondial de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C, pour s’adapter aux effets du changement climatique et pour assurer un financement suffisant pour soutenir ces efforts”. Ce sont donc des plans nationaux d’action qui sont régulièrement mis à jour par les Etats, et rendus publics sur le site de la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique (registre public). Ainsi, le lien entre l’alimentation, l’agriculture et les changements climatiques est enfin pris en compte par la COP. En effet, le système agricole mondial, dépendant à l’utilisation des pesticides, qui domine aujourd’hui, est l’une des principales causes des dérèglements climatiques, mais il est aussi l’une des premières victimes actuelles et à venir de ces dérèglements. Si la Déclaration témoigne de cette reconnaissance du rôle de l’agriculture et des systèmes alimentaires dans la lutte contre le dérèglement climatique, elle n’est toutefois pas un texte juridique. Des doutes subsistent donc quant à l’efficacité des engagements qu’elle contient sur les législations nationales et internationales en matière de pesticides, dans un contexte largement favorable aux industriels de l’agrochimie. A titre d’exemple l’Union européenne, signataire de la Déclaration, a récemment renouvelé l’autorisation du glyphosate pour une période de 10 ans. De même le Brésil, pays également signataire et plus grand consommateur de pesticides dans le monde, a adopté, la veille de la COP 28, une législation facilitant l’homologation de produits phytosanitaires dangereux. Enfin, notons que les Etats se donnent jusqu’à 2025, date de la prochaine COP, pour mettre en œuvre cette Déclaration, qui s’inscrit dans la perspective plus large du Programme 2030 pour le développement durable de l’Organisation des Nations Unies, adopté en 2015. Autres sources : https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/12/01/cop28-134-etats-s-engagent-a-inclure-l-agriculture-et-l-alimentation-dans-leurs-plans-climat_6203425_3244.html https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/neutralite-carbone-agriculture-energies-renouvelables-transport-maritime-charbon-les-5-principales-coalitions-lancees-a-la-cop28-151940.html