< Retour aux actualités Les pêcheurs professionnels et les groupes environnementaux pourraient attaquer l’EPA pour protéger le saumon contre les pesticides. 22 janvier 2018 Suite à la publication récente d’un avis biologique du National Marine Fisheries Service (NMFS) selon lequel les pesticides organophosphorés chlorpyrifos, malathion et diazinon nuisent aux saumons et à leur habitat au point que leur survie est menacée, les pêcheurs professionnels et les associations de protection de l’environnement pourraient attaquerl’EPA (Agence américaine de protection de l’environnement) si elle ne suit pas les recommandations visant à protéger le saumon, l’esturgeon, l’orque et d’autres espèces en voie de disparition dans le Pacifique nord ouest. Communiqué de presse de Earthjustice and article de The Guardian: La NMFS a rédigé ce rapport afin de respecter l’échéance de 2014 fixée par les tribunaux pour que l’agence puisse déterminer si ces pesticides menaçaient le saumon de disparition. Après avoir déterminé que ces composés organophosphorés mettent en péril la survie du saumon, l’avis biologique offre trois options de mesures de protection pour éviter ce résultat, notamment des zones tampons, des technologies de réduction des pulvérisations et des programmes de gestion des pesticides. « Les données scientifiques montrent clairement que ces pesticides constituent une menace importante pour le saumon et pour les orques, qui s’en nourrissent pour survivre », a déclaré Patti Goldman, chef-avocate à Earthjustice. « Ces pesticides sont nocifs pour les gens à chaque fois qu’ils y sont exposés et toxiques pour le saumon. » Le chlorpyrifos, largement utilisé pour les agrumes, les fruits à coque et dans les vergers, est extrêmement toxique et associé à des troubles neuro-développementaux chez les enfants. L’EPA a refusé d’interdire le chlorpyrifos en 2017, malgré les preuves accablantes qui montrent que le pesticide nuit aux enfants, aux travailleurs et à l’environnement. Le malathion est utilisé sur plus de 100 cultures vivrières et environ la moitié des applications totales aux États-Unis portent sur la luzerne, le coton, le riz et le blé. Selon les études, un certain nombre d’anomalies de croissance ont été observées chez les poissons exposés au malathion. le diazinon est utilmisé pour le riz, les arbres fruitiers, la cane à sucre, les pommes de terre et les plantes horticoles. La NMFS avait jusqu’au 31 décembre 2017 pour terminer les consultations sur ces trois pesticides. En avril dernier, Dow AgroSciences a demandé aux agences de faire dérailler le processus de consultation. À la fin de l’année dernière, l’Administration Trump a demandé aux tribunaux d’accorder aux organismes un délai de deux ans, mais elle a dû respecter l’échéance de 2017 grâce à la pression de Earthjustice et des pêcheurs et associations de protection de l’environnement qu’elle représentait. « Les saumons attendent depuis quatre décennies d’être débarrassés des pesticides toxiques dans beaucoup de nos rivières. » dit Glen Spain, le directeur du bureau du Nord Ouest de la fédération des Associations de Pêcheurs de la côte Pacifique. « Les agences doivent faire leur boulot! » Ce cas fait partie d’une série de cas qui ont poussé à s’assurer que le saumon, en voie de disparition sur la côte Ouest, est protégé des pesticides toxiques, comme l’exige la Loi sur les espèces en voie de disparition. En 2002, une poursuite intentée avec succès par Earthjustice a établi que l’EPA avait le devoir de protéger le saumon et de se conformer à la Loi sur les espèces en voie de disparition lorsqu’elle homologuait des pesticides en vue de leur utilisation. Le tribunal de Seattle avait conclu que le gouvernement fédéral n’avait pas réussi à protéger 26 espèces menacées de saumon et de truite arc-en-ciel contre 54 pesticides toxiques. Le juge a ordonné à l’EPA de consulter la NMFS afin de déterminer les mesures permanentes nécessaires pour protéger le saumon et le saumon arc-en-ciel contre les pesticides. Depuis, à la suite de nombreuses poursuites, l’EPA a entamé des consultations avec la NMFS afin de déterminer si les homologations de pesticides faites par l’EPA avaient des répercussions sur les saumons et les truites arc-en-ciel en voie de disparition. Le Service des pêches a renaclé, ce qui a mené à cette poursuite judiciaire et aux délais fixés par les tribunaux. Les pesticides ont des effets graves sur le saumon du Nord-Ouest et sont un facteur important de leur déclin. Selon le rapport, les orques sont aussi menacées d’extinction parce qu’ils se nourrissent de saumon. Maintenant que l’avis biologique a été rendu, les pêcheurs et les associations de protection de l’environnement veulent que l’EPA agisse rapidement pour mettre en place les mesures de protection nécessaires. « Ceux d’entre nous qui luttent pour protéger et restaurer les rivières et leurs pêcheries critiques sont très heureux que l’avis biologique de la NMFS ait été rendu public », a déclaré Sharon Selvaggio, du Northwest Center for Alternatives to Pesticides. « Pour protéger le saumon, nous devons réagir à ce que la science nous montre. » L’inaction du gouvernement fédéral met en péril des milliards de dollars et des milliers d’emplois. Jusqu’à la fin des années 80, la pêche au saumon et à la truite arc-en-ciel dans l’Oregon, à Washington, en Idaho et dans le nord de la Californie a rapporté 1,25 milliards de dollars à l’économie régionale et a soutenu plus de 62 000 emplois salariés familiaux, selon des études économiques indépendantes. Les migrations de saumon ont décliné en raison des barrages, des changements climatiques, de la perte généralisée de l’habitat et du ruissellement des pesticides. Les scientifiques ont découvert que, même à de faibles niveaux, les pesticides peuvent causer un développement sexuel anormal du saumon et nuire à sa capacité à nager, à sa croissance, à son développement, à son comportement et à sa reproduction. Earthjustice suit l’affaire au nom de Northwest Center for Alternatives to Pesticides, de Pacific Coast Federation of Fishermen’s Associations et de Institute for Fisheries Resources.